Déterrage de 3 ans encore lol
Le contenu du sujet est diversifié et il me rappelle pas mal d'eccueils; dont justement la notion même de dépression génétique.
En premier lieu il existe une sorte de phobie avec l'IBL que je met sur le compte de l'anthropomorphisme mixé avec une forme de pessimisme pour tout ce qui concerne le long terme. C'est mon ressenti.
Je n'ai jamais vraiment su décrypter s'il s'agissait globalement de qualité de weed, de mutation, d'hermaphrodisme ... mais le point commun de ces considérations c'est toujours d'évaluer une sorte de frontière théorique au delà de laquelle il était vain de polléniser/continuer. En place et lieu de l'inverse. ça, et le fait de considérer un croisement comme une locomotive (P1), des wagons (descendance) et des rails (une seule stratégie, une seule lignée, un seul sens de circulation). Et ça concerne des profils aussi divers que variés qu'on peut même palper lors des grandes messes commerciales annuelles. Je met de coté la peur de l'échec à court terme car je vais revenir dessus un peu plus loin.
Il faut d'abord digérer la notion de scories génétiques. Chaque croisement en génère et ce, peu importe la méthode, le nombre de générations ou les variétés en jeu. La difficulté quand on manque d'expérimentations un peu hors piste, c'est de ne pas emballer ces scories dans cette fameuse dépression.
Pour reprendre ce qui squatte mon espace en ce moment, je vais prendre deux exemples.
Je me suis selectionné de la JH. Etant ma weed daily favorite depuis des lunes, j'ai suffisemment de background dessus pour tirer une sorte de moyenne de référence mais aussi savoir comment elle réagit d'une manière globale. Ce qui comprend les scories qui lui sont propres. Donc ce n'est pas la vue d'une poignée de siamois qui me pose problème. De même que je ne vais pas m'offusquer plus que ça à la vue de racines aériennes d'une Chronic ou d'une Sweet Tooth#3 dans les serres ou même en veg' etc... etc...
C'est la zone de confort. Et pour sécuriser la viabilité d'un projet sur le long terme, j'ose même dire qu'il faut s'y réserver une bonne zone de confort dans les proportions génétiques. C'est pas pour défoncer gratuitement Sensi Seeds mais je n'ai rien extrait dans leurs graines sur ce coup ci, même si j'en ai encore des hémorroïdes
Sans parler de dépression, les specimens ne corespondaient plus à ma recherche en terme utilitaire alors que j'étais persuadé de pouvoir compter dessus vis à vis d'achats plus anciens. A partir d'une certaine somme perdue sur ce mauvais pari, je me suis orienté vers l'IBL de Sannie (F8).
Et là pour le coup j'ai selectionné sur des specimens "dépressifs" (lol), mais sans aucun siamois. Plus lente et plus chieuse, elle a malgré tout fini par me donner ce que je cherchais. Ce qu'il est important de retenir c'est que les deux sélections ont été faites en connaissance de cause et avec des références solides en tête. C'est ce que j'appelle l'efficacité mécanique et qui n'a rien à voir avec une quelconque notion de compétences ou quoi que ce soit du genre. A ce stade il s'agit juste de reconnaître des specimens en se servant de sa mémoire visuelle et d'une forme d'amour. Un peu quand tu perds ta gonzesse en teuf; ton accuité visuelle augmente drastiquement et ton cerveau est en mode "full ségrégation". C'est à dire qu'il ne voit même plus ce qu'il ne cherche pas. Tu vas donc être beaucoup plus rapide à retrouver ta gonzesse qu'un pote qui a juste sa description, qui lui devra scanner beaucoup plus de gens que toi. C'est aussi trivial que ça. Donc IBL avec un split P1 planifié façon corée, d'entrèe de jeu.
Le troisième exemple vient compléter le tableau des cas de figure, c'est une (Lemon Skunk x (Diesel Kush X Grape Krush)) F2 d'un pote (breeder). C'est un type talentueux mais qui bosse uniquement au feeling et surtout quand ça lui pète au casque. Aucun suivi, il sélectionne comme un "caregiver" et en a strictement rien à battre de se faire mousser. Je l'adore ^^ Quoi qu'il en soit j'ai sélectionné de l'épice, pas une fondation génétique comme la JH. Donc aucun background sur la strain mis à part mon appétence pour les vieilles skunks et toutes les expérimentations hardcore que j'ai fait en amont pour me constituer un passif (sols pollués, flo en gobelets, températures extrêmes, electroculture ...).
La dépression était maximale, les semis étaient uniformément déformés et présentait un taux de ségrégation beaucoup trop élevé pour du F2. Ouais bon j'ai la flemme de traiter les images, je vais uploader ça sur une gallerie externe qui va le faire à ma place ^^. Hop vite fait pour imager le truc :
Donc du F2 en dépression, en plein clash génétique, ce qui tranche radicalement avec la panique courante de ne pas y être confronté avant quelques repros successives. Vous rentrez pas dans le crâne non plus que le F1 c'est bulletproof.
Si la dépression est correlée avec le taux de consanguinité, un peu à la manière épidémiologique (je vois ça comme une prévalence, et je m'interdis tout anthropomorphisme pour des végétaux ^^), ses mécanismes prennent leur source dans l'assemblage. Comprendre ce principe, c'est la moitié du chemin de fait vers l'établisssement de bonnes stratégies. Mais c'est aussi s'assurer ce qu'il y a de plus important dans le breeding : la faculté de remettre en question ses choix efficacement. Bon le truc c'est que là c'était plus ou moins prévu, j'avais été averti que ça allait être rodéo et j'ai relevé le défi en connaissance de cause.
Coup de bol pour ce post, j'ai non seulement trouvé mon épice mais aussi un matériau génétique expérimental. La femelle-épice je vais pas m'apesantir dessus ça n'a aucun interet.
Mais l'autre femelle est une scorie intégrale de la lignée. Arf faut que je prenne une toph pour la montrer en veg, j'avais oublié à quel point c'était chronophage ce genre de post lol
Nan, elle a jamais été taillée et c'est à peine si j'ai le temps de la renouveler. Une vraie prédatrice comme je les aime. Sa weed est en dessous de la qualité moyenne en ce qui concerne les saveurs et la puissance, et bien en dessous de mes propres standarts mais elle présente une variation unique directement dûe/liée aux phyllotaxies sous LSD (humour, pas LST) de la lignée. Dur de trouver les bons mots, mais une réaction expérimentale de la strain elle même à sa propre dépression.
Pour résumer c'est un dragster avec du NOS à tous les étages, impossible à affaiblir et doté d'un métabolisme ultra réactif. Pour imager, le genre de femelle capable non seulement de survivre au newb le plus meutrier mais aussi de le foutre dans la merde en lui faisant croire qu'il assure. Typiquement le type de specimen que ne sélectionnerait jamais son propre breeder, et la majorité des growers d'ailleurs. Typiquement le type de fondation génétique exotique sur laquelle j'aime faire mes 3way.
Si vous en êtes arrivé à cette ligne, j'espère que vous avez pu un peu vous imerger dans le cheminement mental qui m'amène à jauger les résultats d'une pression génétique élevée. Donc en synthèse :
1] il faut différencier ce que j'appelle les scories réccurentes d'une lignée, d'une dépression. Et savoir les évaluer avec objectivité.
Comme j'ai essayé de vous le faire un peu vivre par procuration, toutes ne se valent pas. Les siamoises JH sont fun mais ne constitue pas pour moi un matériau de qualité. En plus elle est suffisemment chiante comme ça à la base lol Mais quand ça tombe, avec seulement un ou deux traits faciles à arranger sur le long terme (pas 5 ans non plus) si on a d'autres matériaux à coté, ben c'est dommage de se priver de la providence.
Pour imager, en cherchant ma gonzesse-épice entre deux sound system ben j'ai su garder l'esprit suffisemment ouvert pour faire une belle rencontre dans la foulée. Et ce malgré une lignée en pleine dépression.
2] si une scorie est réplicable et plus ou moins maitrisable par la nature même de sa ségrégation, il n'en est pas de même pour le chaos d'une dépression.
Cet ovni ultra dense a de la valeur à mes yeux justement parce qu'elle se démarque caricaturalement de la chape générale apportée par la dépression sur ses frères et soeurs. Toute beauté est relative aux canons que l'on adopte, et quand on breede il faut des canons modulaires (mais justifiés) en fonction des événements.
Ce qui veut dire qu'il n'y aura jamais de F3 sur cette lignée, ce serait gaspiller du temps étant donné mes propres canons. Il est extremement rare que je fasse des exceptions sur des lignées aussi touchées. Et pour ceux qui sont en train d'y penser en ce moment même, je suis mainstream sur la blueberry. Je ne la conçois pas en dehors d'une hybridation.
3] "Au secours, j'ai tout pigé mais face à mes plantes c'est la panique. J'arrive pas à extrapoler."
Déjà en premier faut dédramatiser, le manque d'experience sur un point nouveau qu'on rencontre c'est juste une porte ouverte. Pas la fin du chemin qu'il y a derrière.
Primo : Le bon reflexe dans ce cas c'est de se promettre de sacrifier un peu de temps sur des expériences qui n'auront pas forcément une finalité autre qu'enrichir sa mémoire visuelle. Si vous ne savez pas par où commencer et que vous voulez améliorer votre sensibilité en sélection, allez chercher des chocs génétiques avec des strains-poubelles. Vous allez ainsi voir que le chaos n'est pas si facile à recréer. On a tous des freebies, de la graine d'out ou des lignées "closes/ratées", bref des trucs dont on en a rien à foutre sous la main. C'est parfait, à ce stade de l'apprentissage il faut absolument se désinvestir des specimens autant que possible et se contenter d'être spectateur.
Secundo : La torture. Prenez des clones d'un specimen que vous connaissez par coeur et faites lui subir tout ce qui vous passe par la tête. Quand je dis tout, c'est tout. Laissez parler votre coté artiste lol. Si c'est par exemple une skunk, vous allez emmagasiner les limites des traits et des réactions de ce grand groupe familial. Et des grands groupes familiaux, il n'y en a pas autant que ça.
Un exemple pour que ce soit moins abscon : Vous mettez votre clone dans un gobelet pour un mois de veg, avant de le balancer en flo dans le même gobelet. Ne soyez pas focalisés sur les détails mais digérez cette information dans sa valeur globale. Cycles très court entre un medium sec et détrempé, nécroses "racinaires", assimilation déséquilibrée etc ... seront autant de souvenis visuels qui ressurgiront le jour où vous y êtes confrontés en conditions optimales. Le gobelet étant alors la génétique elle même et ses propres problématiques. Juste à la stature de la plante, vous saurez automatiquement de quel paramètres il s'agit plutot que simplement regarder une plante qui part en vrille.
Et si vous êtes du genre à être super motivés mais à jamais passer le cap de la pensée, retenez cette combine universelle :
Quand la phyllotaxie est atteinte, c'est l'assurance que le patrimoine génétique est atteint. Et n'ignorez jamais cet état de fait si vous avez seulement une ultra minorité de specimen atteints. Prenez vos dispositions stratégiques dès les premiers signes.
Maintenant je veux finir sur la notion de temp. Apprenez à la dompter mentalement, acceptez par avance que certains assemblages osés que vous voulez faire peuvent prendre plusieurs générations à se brasser correctement. Modulez vos standarts en fonction de ce que la providence vous donne. Ce qui ne veut absolument pas dire qu'il faut les baisser.
Vous travaillez en puissance une White Rhino X Black do F1 ? Laissez là s'exprimer, se battre à votre place. Pas de phénos "ultra puissant" qui représente la finalité de votre ambition ? Travaillez ses traits liés et patientez. ça paie toujours.
Encore un pavé bon sang lol
) mais c est tellement apaisant une fois finie 
