En cherchant des infos sur la fameuse myrtille, que je rêve de faire pousser un jour ( ), je suis tombé sur un article de Cannabis Culture : DJ Short lui-même explique la création de Blueberry, pour illustrer sa méthode de breeding.
J'ai donc commencé à le traduire, et je vous propose pour l'instant le 1er chapitre
Les origines de Blueberry.
Une étude de cas sur la façon de multiplier la marijuana.
DJ Short, sept 1999
La source ici
C'est tout pour ce soir, la suite au prochain numéro...Choisir les parents
La première étape de tout croisement est de choisir les parents, appelés "génération P1". Pour de meilleurs résultat, utiliser des variétés stabilisées. Les différents grainetiers ont des standards de qualité différents pour sélectionner leurs P1. J'ai de grandes exigences pour mes générations P1. Pour moi, la P1 doit être une variété land-race parfaitement acclimatée, ou qui n'a pas subi de retro-croisement ou d'auto-croisement sur plus d'une génération.
J'ai croisé 3 variétés pour créer Blueberry, Flo et autres. Il y avait la Highland Thai (également appelée Juicy Fruit Thai), la Purple Thai, qui est un croisement entre 2 landraces, Chocolate Thai et Highland Oaxaca Gold, une mexicaine. Enfin, une Afghane indica breedée en Californie et dans l'Oregon.
Highland Thai
La Highland Thai est plaisante à cultiver, malgré son hermaphrodisme. Cette plante pousse vite, remplissant l'espace disponible de pousses abondantes et bien vertes. La floraison est très lente, 12 à 16 semaines ou plus pour la plupart. Elle a les plus longues et plus fines feuilles de toutes les plantes avec lesquelles j'ai travaillé. Le branchage latéral dense est une autre caractéristique de cette variété.
Cette plante ne produit que rarement des buds compacts. La plupart des bourgeons sont minces,longs et espacés, avec un seul pistil (particulièrement en hydroponie et sous HPS)
Cette structure de bourgeons est connue comme "spindly" ("dégingandée"). La plupart des bourgeons ne semblent pas complètement formés. Chaque sommité mesure de 5 à 10 pouces ou plus, composée alternativement de paires de fleurs et de feuilles, espacées d'un quart de pouce.
Les sommités, branches et bourgeons, sont entièrement recouvertes de glandes résineuses à l'arôme doux et fruité.
La plante est de couleur sombre, alors que les buds fleurissent avec des nuances vert clair, parfois vert/jaune.
Je n'ai jamais pu récolter de Juicy Fruit Highland Thai au delà du seuil de maturation. J'ai une fois récolté après 20 semaines de floraison, et elle continuait malgré tout à buder. En serre, une a poussé jusqu'à la mi-décembre. La seule différence induite par une récolte tardive est une défonce plus marquée, plus physique.
La sélection finale de Highland Thai est une herbe de champion. Malgré la difficulté des soins, le résultat est à la hauteur des efforts. C'est une herbe puissante au goût exquis. La défonce peut durer jusqu'à 7 heures ! L'odeur, l'arôme et le goût ont la saveur et la douceur d'un cocktail de fruits tropicaux.
Purple Thai
La Purple Thai est l'autre sativa de mon répertoire. C'est un croisement F1 entre une Highland Oaxaca Gold et une Chocolate Thai. Cet hybride de taille moyenne ou grande est d'une structure très symétrique. Les banches latérales sont petites, et sans intervention, la tige principale reste la pousse dominante.
La plante entière reste de couleur très sombre, et s'habille d'un pourpre profond royal à la première exposition au froid. Elle ne subit pas le syndrôme des spindly buds de Juicy Fruit Thai, et les bourgeons matures sont de type sativa, de taille moyenne et compacts. Le produit fini est aussi fruité et fort que la Juicy Fruit.
Pour une question esthétique, je préfère la Purple Thai à la Juicy Fruit Highland Thai. Je crois que la Purple Thai évoque une émotion plus douce et apaisante que la Juicy Fruit. A de plus grandes doses, cette dernière peut carrément provoquer la terreur, particulièrement si elle est combinée avec d'autres psychotropes. Bien que non moins puissante, la Purple Thai semble plus facile d'usage, y compris à consommer. C'est une des premières à produire des glandes de résine au début du cycle de floraison, à approximativement 3 à 4 semaines. Elle arrive à maturité en 10-12 semaines en intérieur, et en début novembre en extérieur.
Afghani
Le plant Afghani indica est petit et robuste avec de grandes et larges feuilles. Il est d'une maturation précoce à très précoce, très productif aux buds denses qui sentent de la terre à la Skunk. La fumée est épaisse avec un effet "down" ou sédatif. Malgré sa consistence, en culture et d'un point de vue général, son intérêt est à mes yeux limité. Je crois que plus d'indicas devraient servir en hashish, qui permet de mieux exploiter leurs qualités propres.
La sinsemilla Afghani indica est apparue sur le marché en 1979. Pourvue de buds énormes, verts, odorants, collants et denses, c'est une herbe efficace qui sent comme la Skunk et produit une défonce narcotique, ce qui était très novateur en comparaison des sativas connues précedemment. C'est alors que la sinsemilla frappa le marché par son grand intérêt.
La triade sinsemilla, indica et HPS a limité les problèmes liés aux croisements et à la multiplication. Peu de gens ont conservé leurs lignes sativa, et les génétiques ont quasiment disparues du marché. L'indica, petite, dense, puissante et à maturation rapide a dominé la scène depuis 1983 - un problème de tendances économiques divergentes.
Highland Thai, Purple Thai, et Afghani : telles étaient les 3 souches P1 utilisées pour mes croisements.
En attendant, s'il y en a qui pouvait avoir la gentillesse de poster quelques photos de Blueberry, Blue Moonshine, Flo et autres variétés de la branche "blue" pour illustrer tout celà, ça serait vraiment sympa.
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