[CULTURE] De l'usage des fongi avec notre plante bien aimée

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xinox
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[CULTURE] De l'usage des fongi avec notre plante bien aimée

#1 Message non lu par xinox »

Bonjour,

On lit de plus en plus sur les fungis et la culture du cannabis, beaucoup de marque sortent de nombreux produits incluant des mychorize dans leur composition. Ayant bossé le sujet à la fac en mycologie et en biologie végétale, j'ai eu envie de vous expliquer un peut certaines choses sur les champignons. Il existe déjà des tuto la dessus mais ils sont incomplets, d'ou l'écriture de ce billet qui se veut simple et accessible.

Principes généraux sur les plantes :
Les plantes, comme tous les organismes vivants, ont besoin de nutriments pour développer leur structure, les plus importants étant le carbone et l'azote. Leurs applications sont innombrables et présent à tous les niveau de la plante (surtout production de glucide et acides gras pour le carbone, et acides aminés pour l'azote...).

Les plantes ont donc besoin de ces nutriments pour se développer. Dans le cas du carbone, les plantes ont un outils précieux avec la photosynthèse, elles sont capables d'utiliser le CO2 présent dans l'air (carbone minérale) pour synthétiser des glucides (carbone organique), on dit qu'elles sont autotrophe pour le carbone. En revanche, une plante ne peut fixé l'azote atmosphérique (N2) et n'a donc en principe aucun moyen directe d'obtenir ce précieux élément sous forme organique (je vous passe les détails du cycle de l'azote, google est votre amis si vous voulez allez plus loin). On dit qu'elle est hétérotrophe pour l'azote.

Les fungis :
Les fungis, eux, sont phylogénétiquement très proche des animaux (plus des animaux que des végétaux) et n'ont au pas grand chose à voir avec des plantes. Les "champignons" sont, à l'opposé des plantes, hétérotrophe pour le carbone mais autotrophe pour l'azote, ce qui signifie qu'ils ne sont pas photosynthétique mais peuvent fixé l'azote atmosphérique.
Pour couper court à certains terme mal employé, un fungi est un hyphe, soit une espèce de cylindre présent dans différents milieux, on peut comparé sa à une racine. Ces hyphes, après une reproduction sexué (ou non), produisent chez certaines espèces une fructification, que l'on appelle champignon, qui sert justement à produire des spores. Le champignon que l'on ramasse est une structure de reproduction uniquement, la structure végétative est l'hyphe.
On trouve des fungis ayant tous les modes de vies : parasite, prédateur (d'animaux :petard: )...
Ceux qui nous intéressent pour la culture du canna sont les saprophyte et les mychoriziens.

Les relations plantes-fungis :
Les fungis, pour survivre, ont besoin de carbone, et comme on a vu qu'ils sont hétérotrophe pour le carbone, ils vont employé plusieurs stratégies. Les saprophytes vont dégrader la matière organique morte et en extraire le carbone. Les mychoriziens vont eux développer une relation symbiotique avec les plantes au niveau de leur racine. Une structure commune va permettre l'échange de nutriments entre l'hyphe et la plante.

Comme on se doute, la relation va être donnant-donnant. Le fungi va apporté de l'azote, mais aussi agir un peut comme un prolongement des racines pour la plante, et donc apporté plein de nutriments (l'inverse est aussi vrai), et cette dernière va apporter du carbone issus de la photosynthèse en échange.

Ainsi, la plante va avoir pleinement accès aux nutriments dont elle a besoin et qui ne sont parfois pas évidents à capter pour les racines (composés complexes ou l'azote). Une mycorhize, comme elle occupe le milieu, va aussi protéger la plante des pathogènes et favoriser son enracinement. Toutefois, le prix à payer pour la plante est important, car le fungis est un vrai glouton en carbone (jusqu'à 30% de la production de la plante :shocked!: ).

Ainsi, une plante en bonne santé, qui pousse dans un milieu riche et aux nutriments facilement assimilable (azote présent sous forme assimilable dans le sol), va éviter de créer des symbioses car le coup est justement trop élevé.

Je peux vous citer un excellent exemple issus d'une publi, si je la retrouve j'éditerais et mettrais un lien :
Savez vous qu'en alaska, on trouve plein de très bon champignons comestibles ? On peut facilement et sans trop cherché, y ramasser des kilos de cèpes (qui est un champignon mychorizien) à chaque sortit. Pourquoi ? Car le sol là bas est très pauvre en azote, et les plantes, en carence, n'ont d'autre choix que de créer des symbioses pour survivre. Une expérience a été fait près d'une usine de produits chimique qui rejetais autour d'elle de l'azote. Il y avait donc un gradient d'azote autour de l'usine. Or on trouvait de moins en moins de champignon au fur à mesure que l'on se rapprochait de l'usine. Les plantes, ayant de l'azote assimilable dans le sol, ont refusé les mychorize pour justement éviter de dépenser de grandes quantité de carbone, qui pourrait par ailleurs servir à leur développement.

Ainsi, quand on parle du contexte actuel de culture du cannabis, on s’aperçoit que les dites mycorhize ne sont pas quelque chose de bénéfique. Dans les terreaux (ou autre) que l'on utilise, associés à nos engrais, une mycorhize ne sert dans le meilleur des cas à rien (la plante refusera la relation comme il y a tout ce qu'il faut dans le milieu) ou réduira le rendement dans le pire des cas, bien qu'il existe des effets bénéfiques précédemment cité, notamment en terme d'absorption de certains nutriments ou de protection des racines.

Parlons des saprophyte. Ceux-ci ne forment pas de symbiose avec plantes et vont dégrader la matière organique morte et complexe. C'est le cas du célèbre trychoderma (un joli argument marketing pour pas dire grand chose).
Ce type de fungi ne va pas établir, comme les mycorhize, une relation direct avec la plante. Il va occuper le milieu et donc éviter qu'autre chose de moins inoffensif ne s'y développe, et va surtout dégrader des nutriments complexes en nutriments directement assimilable pour la plante. C'est un donc un auxiliaire de qualité qui est pleinement employable dans tous les cas.

L'application à la culture :
Donc l'utilisation de mycorhize est à déconseiller ? Pas vraiment, cela dépend simplement du contexte.

Dans le cas d'une culture hydroponique ou avec terreaux/engrais complet, je doute de l’intérêt des mycorhizes. Dans ce cas, les fungis saprophyte comme le trichoderma ou des bactéries bénéfiques sont largement suffisants.

Mais dans le cas d'une culture la plus bio possible, et sans vouloir s'ennuyer à engraisser à coup d'engrais liquide, là une combinaison saprophyte + mycorhize est intéressante. La plante aura tout ce dont elle a besoin naturellement, à condition que le sol soit suffisamment riche pour permettre la vie des fungis. Le sol doit ainsi être amendé avec des éléments complexes qui nécessite une longue dégradation (et donc un engraissage naturel et sur la durée du sol). Le rendement de ce type de culture ne sera peut-être pas le meilleur, mais la qualité finale doit s'en faire sortir, et c'est du 100% naturel.

Une application similaire des mycorhize et des saprohpye peut être aussi la conservation des pieds mères. Car au niveau des pieds mères, on s'en fous un peut du rendement et les mycorhize vont apporter une bonne santé générale à la plante.
La vie est trop courte pour être contraignante !

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Tyler
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Re: [CULTURE] De l'usage des fongi avec notre plante bien ai

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