volcanologues : effet negatifs

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Petit Poney
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Re: volcanologues : effet negatifs

#16 Message non lu par Petit Poney »

Y'a pas mal de tournures et vocabulaire que je maîtrise pas mais en gros :

Micronodules bronchogènes : Lésions sévères et aigües induites par la vaporisation d'huile de cannabis

La marijuana est définie par la Food and Drug Administration (USA) comme des parties (fleurs séchées et feuilles) ou des formes dérivées de la plante Cannabis sativa L. . En 2009 , à cause du fort potentiel d'abus de ses composantes psychoactives (principalement δ-9-tetrahydrocannabinol [THC]) , la marijuana a été catégorisée en tant qu'hallucinogène et attribuée au programme de substances contrôlées 1 , qui inclut également les opioïdes et leurs dérivés . Cela reste effectif aujourd'hui malgré la légalisation de la marijuana dans des nombreux états et l'émergence de pétitions pour une reclassification .

La marijuana peut affecter la santé respiratoire différemment en fonction des différences de formulation ainsi que des méthodes et l'intensité de l'usage . Nous rapportons un cas de détresse (failure ?) respiratoire aigüe qui s'est développée rapidement après qu'un individu ait inhalé de l'huile de cannabis vaporisée . Au meilleur de nos connaissances , cet effet négatif n'avait pas été précédemment rapporté .

Résumé du cas

Un homme de 54 ans en relativement bonne santé a été admis aux services des urgences de l’hôpital pour un début de dyspnée et hémoptysie aigües . Il n'a jamais fumé de cigarettes mais a vaporisé de l'huile de cannabis une fois par semaine durant plusieurs années .

Un jour après s'être présenté et 6 heures après avoir vaporisé de l'huile de cannabis , l'homme a développé une dyspnée . Son épouse a noté que son souffle était rapide et court . La dyspnée a continué le jour suivant , et l'individu a commencé a expectorer des crachats teintés de sang , qui ont évolués en petites quantités de "sang pur" . Cela a incité une consultation chez un médecin qui l'a orienté vers le service des urgences après qu'il ait noté une saturation pulsée en l'oxygène (spo2) de 82% .

Aux urgences , le spo2 du patient était de 91% au repos tout en respirant un supplément d'oxygène à 6 litres par minutes via une canule nasale . L'examen médical était banal excepté pour une tachypnée . Un angiogramme tomographique (computed tomographic angiogram ?) du thorax n'a pas révélé d'embolisme pulmonaire , mais à la place montré une opacification extensive des espaces vides (airspaces ?) dans un motif nodulaire centrolobulaire (centrilobular nodular pattern ?) ressemblant grossièrement à un "arbre en bourgeons" . (FIGURE 1)

Une antibiothérapie a été initiée après que des prélèvements de sangs et expectorations aient été envoyés en culture . Le dépistage de toxiques dans les urines était positif uniquement pour les cannabinoïdes . Le patient a été admis en soins intensifs sous 50% d'oxygène via une canule nasale a haut débit afin de maintenir le SpO2 ≥92%.

Une bronchoscopie flexible a produit un fluide de lavage sanguinolent(Flexible bronchoscopy yielded bloody lavage fluid ?) suspecté de diffuser une hémorragie alvéolaire , avec 61% de neutrophiles , 8% de lymphocytes et 2% d'eosinophiles . La cytométrie en flux du fluide a montré un ratio CD4/CD8 de 0.46 . L'histopathologie du tissu alvéolaire obtenu par biopsie transbronchiale a montré une pneumonie organisée (FIGURE 2) . Les antigènes de l'urine pour la légionellose et l'histoplasmose étaient négatifs . Un panel viral des voies respiratoires hautes (upper respiratory viral panel ?) fût négatif et la sérologie VIH ainsi que des tests rhumatismaux étaient tous négatifs . La culture microbiologique fût négative pour tous les échantillons .

Le besoin en oxygène du patient a décliné rapidement après le premier jour . Il fut renvoyé chez lui le 5° jour avec un SpO2 ambulatoire >95% tout en respirant de l'air ambiant . A cause de l'amélioration rapide , il ne fût pas traîte par corticostéroïdes . Un autre examen par scanner tomographique du thorax réalisé 2 semaines après la sortie de l'hôpital a montré une résolution complète des opacités pulmonaires (FIGURE 3)

Discussion

Nous pensons que vaporiser un produit vendu en tant qu'huile de cannabis était la cause de la détresse respiratoire du patient , étant donné la relation temporelle entre l'inhalation et l'installation des symptômes , l'amélioration rapide de son état sans expositions supplémentaires , et le fait qu'aucune autre cause plausible était identifiée . Les découvertes d'hémorragie de l'alvéole pulmonaire , d'un lavage avec prédominance de neutrophiles (neutrophil-predominant lavage ?) , un ratio CD4/CD8 inversé et une pneumonie organisée dans les spécimens de biopsie du tissu pulmonaire supportent de façon accrue qu'une lésion inhalationnelle du poumon (inhalational lung injury ?) était la cause de la détresse respiratoire .

Des effets respiratoires nuisibles ont été associés avec l'inhalation de produits de la combustion de la marijuana , incluant fumer en joints ou en bongs . Un usage intense peut causer le pneumothorax et la bronchodilatation , ce qui fût exploité pour soigner l'asthme au 19° siècle . L'usage fréquent augmente la prévalence de symptômes respiratoires tels que toux chronique et dyspnée . Les bronchites chroniques sont vraisemblablement causées par les produits de combustion , qui incluent les pyrolytiques comme les goudrons et les irritants comme l'ammoniac et les oxydes d'azote . (Wether ?) l’inhalation de la fumée de marijuana peut causer emphysème et cancer est sujet à controverse . L'inhalation de la fumée de marijuana , qui peut être associée a des dommages à la barrière épithéliale pulmonaire , n'a que rarement été rapportée pour provoquer de sévères lésions aux poumons .

Les systèmes de vaporisations furent développés dans le but de réduire les effets néfastes sur la respiration de l'inhalation de tabac et dérivés de cannabis . Idéalement , les vaporisateurs de cannabis devraient avoir une haute efficacité pour délivrer le THC et devraient minimiser la production de sous produits délétères . Les modèles disponibles actuellement sont conçus pour atteindre ce but en chauffant des parties séchées de la marijuana au dessus de 180° (pour vaporiser les cannabinoïdes) et en dessous de 230° (pour éviter la combustion) . La vaporisation d'huile de cannabis est une nouvelle méthode d'utilisation , une cartouche préchargée d'huile concentrée en cannabinoïdes est installée dans un vaporisateur portable , qui fonctionne avec un élément chauffant alimenté par batterie . Cette méthode évite de vaporiser des parties brutes de la marijuana et on le pense comme plus sain .

Cependant , certains produits type huile sont extrait de la marijuana en utilisant des additifs tels que le propylene glycol qui , bien que classifié comme "généralement reconnu comme sûr" par la FDA quand ingéré oralement , peut potentiellement provoquer des lésions pulmonaires quand inhalé à haute température . Le chauffage peut aussi transformer les propylene glycol en carbonyles tels que le formaldéhyde , un cancérigène et irritant des voies respiratoires . Les ingrédients aromatisants , comprenant le diacétyle , peuvent aussi poser un risque sur la santé respiratoire ; bien que ce soit plus reconnu dans l'usage de cigarettes électroniques , ils peuvent être présents lors de la vaporisation d'huile de cannabis .

Notre patient a rapporté utiliser de l'"huile de cannabis pure" contenant 32% à 40% de THC extrait par CO2 sans additifs . Bien que nous n'ayons trouvé que des cannabinoïdes lors du dépistage urinaire , nous ne pouvons exclure que les lésions pulmonaires aient été causées par quelque contaminant . D'autres possibles éléments contributeurs à sa sévère réaction néfaste pulmonaire incluent la méthode utilisée pour extraire l'huile , la température de combustion , et le barotraumatisme provoqué par une forte manoeuvre de Vasalva pendant ou après la vaporisation . D'autres études sont nécessaires pour confirmer nos observations et identifier les facteurs de risque .
"L'alchimie c'est la science des blaireaux"

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portnou
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Re: volcanologues : effet negatifs

#17 Message non lu par portnou »

Salut,
Purée ça date portnou ????
Ben merci :siffle: , ca fait toujours plaisir de se faire traiter de vieux :sm1: . Et encore, t'as pas vu mes cheveux blancs ...

C'est très intéressant comme article, très bien traduit, complet, on sent le rapport médical circonstancié du médecin consciencieux ; merci :sm6:
Pour connaitre vraiment les dangers de l'inhalation de cannabis par vaporisation, il faudrait réaliser une étude épidémiologique complète.
Un échantillon comportant un nombre de sujets assez important, un suivi médical stricte, précédé par des tests en labo sur des animaux (des rats par exemple), des tests croisés, ... :siffle:
Sans compter les études contradictoires que se sentiraient obligés de réaliser les organisations anti-tout ... :sm1:
Suivi de "expérimentations", du lobbying des états "contre" qui ont toujours raison puisque ce sont des états souverains :roll: :ange: ...
Suivi des contre-expérimentations ... ... :guerrier:
J'en rajoute pas :petard: on partirait très loin et ça prendrait des années :popcorn:

De ce cas précis, on peut dire :
Que l'inhalation s'est faite sous la forme de-liquide
Ca signifie qu'il y avais au moins du propylène glycol et de la glycérine végétale en plus du THC.
L'huile a été achetée ; quid de sa production/qualité
Les e-liquide sont des produits industriels
La fabrication de l'huile de THC est soit artisanale, soit industrielle, avec les aléas que ça peut comporter.
On ne connait pas les conditions d'inhalation ; Température, volume inhalé, additifs éventuels (arômes ou autres)
On ne connait pas l'appareil utilisé, la résistance employée, son état ...
On ne maîtrise donc pas grand chose pour tirer une conclusion de ce qui est arrivé à ce pauvre Monsieur.
On sait déjà qu'un des dangers de la cigarette Electronique est l'inhalation d'aldéhydes divers sous forme de COV (on estime que ça reste quand même plus de 1000 fois moins dangereux que la combustion du tabac inhalée).

On peut juste lever le sourcil et attendre que d'autres cas éventuels se produisent pour croiser des infos.
la violence est le dernier refuge de l'incompétence

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Mr Cool
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Re: volcanologues : effet negatifs

#18 Message non lu par Mr Cool »

N'empêche, quand tu dois nettoyer la chambre de refroidissement de ton Mighty toutes les semaines et que tout vois ce qu'il y a dedans, tu te doutes un peu quand même que la vape ce n'est pas super sain pour les poumons, même si c'est bien mieux que la combu évidemment ('fin je suppose) ;)
Co co cocool

Stalker

Re: volcanologues : effet negatifs

#19 Message non lu par Stalker »

mazette..... :sm6:

les Grands Anciens qui passent...

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