Drainage, rétention et aération du terreau comment atteindre le juste équilibre ?

Pour toutes vos questions concernant la culture en terre : rempotage, terreau, engrais, etc.
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Tahiti_Bob
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Drainage, rétention et aération du terreau comment atteindre le juste équilibre ?

#1 Message non lu par Tahiti_Bob »

Hello ;)

C'est l'un des problèmes rencontrés notamment quand on veut réutiliser son vieux terreau, pour lancer le débat je me suis appuyé sur 2 descriptifs pour les bonsais car proches de nos problématiques de bases ( le 2 eme est plus axé sur le dosage des différents composants).
Trois éléments fondamentaux se combinent à l’intérieur d’un bon substrat : l’eau, l’air et la matière support. L’équilibre entre ces trois éléments dépendra de la capacité du substrat à rester homogène entre chaque rempotage. Un bon substrat doit satisfaire aux différentes fonctions suivantes : drainage, aération, rétention d’eau et d’éléments nutritifs. Ces qualités sont assurées par la qualité de la matière support utilisée, et des éléments ajoutés ou non, pour parfaire éventuellement ses qualités primaires de drainage, de rétention d’eau et d’aération.

Les qualités d’un substrat de bonsai :

Drainage

Pour assurer un bon drainage, la “matière support” doit être composée de gros grains (de 2 à 10 mm). En effet, entre les grains, des espaces se créent, conservant entre eux, une bonne proportion d’eau et d’air.Chaque grain de matière agit comme une éponge absorbant l’eau qu’il peut contenir ou qu’il peut maintenir à sa surface. Ainsi, plus les grains sont gros, plus les pourcentages d’eau et d’air sont élevés, entre eux.

Ces espaces plus grands favorisent la migration de l’eau et des éléments nutritifs vers l’ensemble des grains de matière, à l’intérieur du pot. Ils favorisent également l’élimination de l’eau superflue. A l’inverse, plus les particules ou grains de matière sont fins, moins le pourcentage d’eau et d’air est élevé et moins l’eau circule entre les grains. Car il y a moins d’espace entre les grains. La circulation de l’eau est donc freinée. Avec un substrat trop fin, il y a donc danger de stagnation d’eau, ce qui peut entraîner la pourriture des racines par asphyxie.

Aération

Les espaces entre les grains de matière permettent d’emprisonner l’air en quantité suffisante. L’arbre a besoin de l’oxygène contenu dans l’air entre les grains de matière pour pouvoir accomplir l’absorption des éléments nutritifs. Les micro organismes contenus dans le substrat ont eux aussi besoin d’une certaine quantité d’air pour vivre et accomplir l’indispensable décomposition des éléments organiques en très fines particules que les racines pourront ensuite assimiler facilement.

Rétention

La matière support qui compose le substrat doit être hydrophile, c’est à dire qu’elle doit absorber l’eau par capillarité et la retenir, tout en conservant sa structure homogène en grains pour permettre la captation de l’eau et de l’air entre les grains, puis l’évacuation du surplus. Une bonne “matière support” est donc celle qui retient l’eau et les particules dissoutes nécessaires à la nourriture de l’arbre.

Les surfaces en contact de 2 gros grains, placés l’un contre l’autre, sont plus importantes que 2 petits. Les échanges d’humidité, mais aussi de substances très fines comme les sels minéraux, entre les deux, s’en trouvent donc facilités.

De ce fait, l’espace, entre 3 gros grains (en triangle), permet un plus grand stockage d’air et une circulation plus importante d’eau, en proportion. Ce qui facilite l’apport et le stockage de substances nutritives mais également favorise la pousse des racines dans ces vides d’air. Plus un substrat de bonsai contiendra des grains fins, plus il sera dense, car proportionnellement moins riche en air. L’eau aura plus de mal à y pénétrer et à en sortir. De ce fait, les racines y éprouveront plus de mal à pousser et les risque d’asphyxie et de pourrissement plus grands.

A l’arrosage, le substrat de grains gros ne conserve que la quantité d’eau que chaque grain de matière peut absorber, le reste s’évacue par les trous au fond du pot, grâce à la facilité de circulation de l’eau. Il n’y a ainsi aucun risque de stagnation d’eau dommageable pour la santé des racines de bonsais.

Les composants d’une bonne terre à bonsai

Les matières support

L’Akadama est une terre argileuse d’origine volcanique, en provenance du Japon, légèrement recuite au four. Après concassage, traitement et séchage, son aspect est celui de grains homogènes, au PH neutre, et conservant après arrosage un taux d’humidité excellent, humidité libérée au fur et à mesure des besoins des racines. Sa couleur ocre clair à l’état sec devient ocre rouge à l’arrosage, ce qui permet de reconnaître d’un coup d’œil les besoins en eau du substrat.

Cette terre est dépourvue de substances nutritives. Il faudra donc apporter au substrat des fertilisants en quantités très importantes. Sa perméabilité lui confère une excellente capacité à emmagasiner et à restituer les nutriments et oligo-éléments. Elle est également dépourvue de substances pathogènes car stérile : insectes, virus ou champignons en sont exclus. L’Akadama s’avère être la base de tout bon substrat de bonsai. On peut l’utiliser pure sans autre ajout, ou majoritairement, associée à d’autres matériaux drainants. Toutefois, les grains d’akadama ont tendance à se déliter, à se dissoudre à la longue, rendant moins drainant l’ensemble du substrat. L’akadama doit être systématiquement tamisée pour éliminer la poussière et les grains trop fins. On conseillera également la kanuma qui présente des qualités très proches. Elle sera, quant à elle, privilégiée pour les espèces réclamant un substrat plus acide, comme les rhododendrons, camélias, etc….

Les matières associées inorganiques

Les roches concassées sont d’origine volcanique comme le pouzzolane, la pumice, le kyriu ou la lutite. Ces matières possèdent une très bonne rétention en eau, grâce à leur porosité, et participent aux échanges des substances minérales. Autre avantage : aucun élément pathogène à bord. Pouzzolane, kyriu, pumice et lutite, composés associés à l’akadama offrent une très bonne rétention d’eau et surtout ne se dissolvent pas et permettent ainsi de maintenir une bonne cohésion du substrat, un bon drainage et une bonne aération du substrat sur plusieurs mois.

Le sable (de rivière) dit quartzique peut également être considéré comme intéressant car économique, associé à l’akadama, à condition que les grains soient suffisamment grossiers et bien lavés. Toutefois sa capacité de rétention d’eau est très insuffisante.

Les éléments associés organiques

La tourbe blonde est produite par la décomposition lente et naturelle de végétaux. Sa rétention en eau est excellente et elle participe très bien dans les apports d’éléments nutritifs, sels minéraux notamment. Inconvénients : elle doit être humide en permanence. Tout séchage la rend presque hydrophobe. Du fait de son excellente capacité de rétention, elle permet de contenir plus longtemps un bon taux d’hygrométrie, en cas de forte chaleur.

Le terreau pour bonsai comporte à peu près les mêmes caractéristiques que la tourbe, avec une rétention d’eau moindre, en apportant essentiellement des substances nutritives de par son état de décomposition plus ou moins important. Il apporte immédiatement, en association avec l’akadama ou les roches, une flore bactérienne déjà installée, propice à la nutrition de l’arbre. Inconvénients : la qualité du terreau est extrêmement variable selon son origine. Souvent trop fine, sa composition favorise la stagnation de l’eau. Il faut impérativement, comme pour la tourbe, n’utiliser que les éléments les plus gros lors du tamisage. Le terreau est très souvent chargé d’éléments à risque pathogène (insectes ou champignons), voire de graines d’autres végétaux. Le terreau, comme la tourbe, ne doivent jamais être utilisés seuls, pour la culture de bonsaï comme de toutes autres plantes en pot.

L’écorce de pin favorise le développement des mycorhizes et des micro-organismes qui participent de la décomposition des matières organiques apportées par les engrais, pour permettre une meilleure et plus rapide assimilation des minéraux par les racines. Son PH est plus acide et convient bien aux espèces acidophiles comme les pins.

Le charbon de bois “purifie” le substrat en étant anti cryptogamique (contre les champignons). Très dilué dans l’eau d’arrosage, il permet, en fin de saison, de rendre moins acide un substrat fortement fertilisé.

A proscrire absolument : la terre du jardin, les terres avec appellation “végétales” dans les jardineries.

En conclusion sur la terre à bonsai

Un bon substrat sera composé d’un seul ou de plusieurs de ces matériaux, selon les espèces, la taille ou l’âge de l’arbre à rempoter et ses nécessités de culture. Schématiquement s’il faut accroître un pain racinaire pour faire grossir un tronc notamment, il faut un substrat composé de préférence de grains gros qui favoriseront le développement de racines longues. La culture d’un arbre jeune, en cours de développement et de formation, réclamera un substrat composé plus spécifiquement de gros grains de tailles homogènes (5 à 10 mm), alors qu’un arbre bien formé pourra se contenter d’un substrat de grains plus fin (2 à 5 mm) mais toujours très drainant et éventuellement associé à du sable gros, pouzzolane, pumice, etc…pour maintenir l’aération et le drainage du substrat, lorsque l’akadama finit pas se déliter.

Le substrat à privilégier doit, de préférence, comporter une forte proportion d’akadama. Certains amateurs l’utilisant pure ou majoritaire et associée au pouzzolane, kyriu, pumice ou lutite. Ces matières sont parfois employées pures, avec en contrepartie une fertilisation accrue et très suivie. Les principes étant d’abord : la bonne maîtrise de l’arrosage par un drainage efficace tout en permettant une très bonne répartition de l’eau et des particules nutritives dissoutes vers la totalité des racines. Toutefois, l’utilisation d’akadama et de roches implique une vigilance accrue de l’humidité du substrat, lors des fortes chaleurs, l’été.

Le terreau et la tourbe, en proportion même légère, sont de moins en moins utilisés. L’apport d’engrais de bonsai performants en boulettes, à décomposition lente ou sous forme liquide, les apports associés d’oligo-éléments et de métaux, compensent largement les éléments nutritifs contenus dans le terreau ou la tourbe, sans leurs inconvénients.
source : http://www.bonsai-entretien.fr/entretie ... -substrat/
Équilibre entre aération et rétention d’eau

Autant l’asphyxie des racines est dangereuse pour le bonsai, autant le manque d’eau en été peut lui être tout aussi fatal si il est insuffisamment arrosé alors que cultivé dans un substrat peu absorbant. Le plus important lors du choix d’un substrat c’est donc de trouver un équilibre entre aération et rétention d’eau.

Par exemple, le sable de grosse granulométrie est un substrat drainant et aéré très favorable à la bonne santé des racines. Cependant il retient très peu de solution nutritive lors des arrosages. De ce fait l’arbre dispose d’une réserve d’eau en d’engrais très limitée autour de ses racines, réserve qu’il aura épuisée dans les quelques heures qui suivent l’arrosage. Il faudra donc l’arroser et le fertiliser très souvent, voire plusieurs fois par jour en été. Si vous ne pouvez vous astreindre à un tel rythme d’arrosage, il faut donc trouver un compromis entre aération et rétention : un substrat aéré et drainant mais qui retient tout de même un minimum d’eau et d’engrais pour pouvoir espacer un peu les arrosages. Pour y parvenir on peut jouer sur la proportion entre les composés granuleux et les composés « absorbants » du substrat.

Les différents constituants

Groupe 1 - constituants granuleux
Le sable de rivière de grosse granulométrie, la pouzzolane (2-4 mm), la pierre ponce, la pumice, le Turface sont tous des substrat granuleux et très aérés, qui permettent aux racines de bien respirer. Par contre ils retiennent peu d’eau et d’engrais.

Groupe 2 - constituants absorbants

Le terreau, la terre de jardin, la tourbe noire sont des substrat asphyxiants et très absorbants. La tourbe blonde, l’écorce de pin broyée et la sphaigne hachée ont un statut un peu à part car elles sont non asphyxiantes et pourtant très absorbantes (elles retiennent bien l’engrais et l’eau tout en restant aérées). Ce sont des bons composants pour les substrats si on les utilise à faible dose en mélange avec des composants du groupe 1.

Groupe 3 - constituants granuleux et absorbants
Entre les 2 extrêmes se trouvent l’akadama et la kanuma. Ce sont des particules d’argile japonaise dure qui constituent un substrat à la fois très drainant et aéré, mais qui retient également une bonne quantité d’eau et d’engrais. L’akadama et la kanuma de bonne qualité constituent donc des substrats presque idéaux pour les bonsaï, leur seul défaut étant leur prix très élevé et la difficulté d’approvisionnement en dehors des pépinières spécialisées en bonsaï.
La Zeolithe (ou Chabazite) est un substitut tres interessant a ces argiles japonaises, et est désormais de plus en plus disponible en Europe. C'est un substrat granuleux a la fois drainant et rétenteur et qui de plus résiste beaucoup mieux au temps que l'akadama.

Note : Dans tous les cas éliminez d’office le « terreau bonsaï » vendu tout prêt en jardinerie. En lisant l’étiquette vous y trouverez des proportions bien trop importantes de composés asphyxiants (groupe 2). A éviter absolument donc !

Quelles proportions dans le mélange ?

Lorsque l’akadama et la kanuma sont inaccessibles, on peut cependant arriver à un résultat très satisfaisant pour beaucoup moins cher en mélangeant soit même des composés du groupe 1 et 2 selon nos besoins spécifiques.

Il faut commencer par faire le tour de ce qui est disponible autour de chez vous, sable de rivière (type sable pour aquarium), tourbe blonde de bonne qualité, écorces que vous concasserez si besoin est, etc. Parmi ces composants disponibles localement choisissez en deux, un du groupe 1 (ex : pouzzolane) et un du groupe 2 (ex : tourbe blonde).
Ces 2 éléments constitueront la base de votre substrat. Il comportera 2 composants selon une proportion qui dépendra de votre climat, de l’arbre et de votre façon de cultiver. La proportion de l’élément du groupe 2 peut ainsi varier de 0 à 25 % selon vos besoins.

Proportion de composé absorbant dans le substrat:

Partez d’un mélange constitué de 90% du constituant du groupe 1 (granuleux) et 10% du constituant du groupe 2 (absorbant). Ensuite ajustez cette proportion selon vos besoins propres mais en ne dépassant pas 25 % d’élément absorbant.

Voila quelques tendances pour faire varier la proportion des 2 composés du substrat:

Type d’arbre : si votre arbre est un soifard (comme le Serissa) augmenter la proportion d’élément absorbant. Si c’est un économe (comme le pin sylvestre), plus de granuleux.

Climat : plus il fait chaud et sec (ex sud de la France) et plus la réserve d’eau et d’engrais dans le substrat doit être importante (mettre un peu plus de composés absorbant). Plus il fait frais et humide (ex nord de la France) et plus le substrat devra être drainant et peu absorbant (plus de composés drainant).

Façon dont vous cultivez : si vous pouvez arroser plusieurs fois par jour en été mettre plus de composé drainant, si vous ne pouvez arroser plus d’une fois par jour en été plus de composé absorbant.

Evidemment des tendances sont indicatives, mais vous comprenez le principe Clin d'oeil

Préparation du substrat

Vous devez d’abord laisser sécher les composants granuleux (groupe 1) et l’écorce de pin puis les tamiser séparément pour ne garder que la fraction de 2 à 4 mm.
Ensuite procéder au mélange en utilisant un récipient comme unité de mesure : par exemple 1 volume de tourbe blonde pour 9 volumes de pouzzolane revient à un mélange de 10 % absorbant - 90 % granuleux de base.

Remarque :
Evidemment tout ce qui est dit ici n’est qu’un point de départ pour guider le débutant. La démarche a ici été grandement simplifiée et on peut la compliquer à l’infini, à vous de jouer
source : http://www.espritsdegoshin.fr/bonsai-pr ... strat.html

On pourrait donc classer nos adjuvants par groupe comme dans l'exemple ci dessous :

Groupe 1 - constituants granuleux
Le sable de rivière de grosse granulométrie, la pouzzolane (2-4 mm), la pierre ponce, la pumice, le Turface sont tous des substrat granuleux et très aérés, qui permettent aux racines de bien respirer. Par contre ils retiennent peu d’eau et d’engrais,

la perlite ?

Groupe 2 - constituants absorbants

Le terreau, la terre de jardin, la tourbe noire sont des substrat asphyxiants et très absorbants.
La tourbe blonde, l’écorce de pin broyée et la sphaigne hachée ont un statut un peu à part car elles sont non asphyxiantes et pourtant très absorbantes (elles retiennent bien l’engrais et l’eau tout en restant aérées). Ce sont des bons composants pour les substrats si on les utilise à faible dose en mélange avec des composants du groupe 1.

la coco ?

Groupe 3 - constituants granuleux et absorbants

l’akadama et la kanuma sont des particules d’argile japonaise dure qui constituent un substrat à la fois très drainant et aéré, mais qui retient également une bonne quantité d’eau et d’engrais.La Zeolithe (ou Chabazite) est un substitut tres interessant a ces argiles japonaises, et est désormais de plus en plus disponible en Europe. C'est un substrat granuleux a la fois drainant et rétenteur et qui de plus résiste beaucoup mieux au temps que l'akadama.

la vermiculite ?

et essayer de definir le juste équilibre pour ce qui nous concerne, tel est le but de ce topic...

à vous ;)
Quand on voit ce qu’on voit, quand on entend ce qu’on entend et quand on sait ce qu’on sait, je m' dis qu' on a bien raison de penser ce qu’on pense.

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Tahiti_Bob
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Re: Drainage, rétention et aération du terreau comment atteindre le juste équilibre ?

#2 Message non lu par Tahiti_Bob »

:up:

Je suis tombé sur une petite synthèse qui m'a l'air plutôt pas mal faite...je tente un résumé :petard:

Le sol c'est quoi ?

:arrow: C’est un support d’ancrage.
:arrow: C’est la ressource en eau et en sels minéraux.
:arrow: C’est un milieu vivant : micro/macro - faune/flore.

Il est haut de 1 à 2 m. mais peut descendre à 0,50 m comme en Bretagne dont la roche-mère granitique se dégrade peu et est proche de la surface.
Un sol idéal est appelé terre franche. Une terre végétale est une terre idéale car n’ayant reçu que des végétaux.
Un sol ne s’améliore que sur plus de 10 ans. En cas de besoin, il est plus rentable de remplacer entièrement le sol.L’amendement ne permet que des modifications de l’ordre de 0,5 points de pH tous les 2 ans.

composition du sol

Le sol est composé de :

- Matière organique. MO Morte (MOM) ou MO Fraîche (MOF)
- Matière minérale
- D'eau contenue essentiellement dans les espaces micro-poreux (< 8µ).
- D'air contenu essentiellement dans les espaces macro-poreux (> 8µ)
- Cailloux. On peut “charger” un sol en roches volcaniques qui sont poreuses et ne se tassent pas.
- Macro-faune
- Macro-flore
- Micro-faune (bactéries)
- Micro-flore
- Colloïdes : éléments gardant les éléments fertilisant du sol. Ce sont l’Humus (organique) et de l’Argile (minéral).

Lorsque le sol est sans eau, il est dit “au point de flétrissement permanent”. Si l’eau est présente dans tous les espaces, le sol est “asphyxiant” ou “gorgé”.
Entre les 2 états, il est dit “ressuyé” : il est idéal pour le végétal et le travail du sol.

Texture du sol :

C’est l’ensemble des éléments minéraux qui composent le sol en fonction de leur granulométrie. Elle se mesure en laboratoire et utilise un outil de classement dont les plus connus sont le triangle isocèle du Soil Survey Manual de 1951 et le triangle rectangle du GEPPA (1966).
triangle_texture.gif
Pour les terres argileuses, on peut estimer la teneur en argile en faisant un anneau de texture :

- on prend une boule de terre et on la malaxe pour en faire un boudin. S’il tient, on estime qu’il y a 10% d’argile. S’il peut s’arrondir, il y a 15% d’argile. Si on peut le refermer en anneau et qu’il y a quelques craquelures, on estime à 30% la teneur en argile. Si l’anneau reste bien lisse, l’argile est présent à 50%. Des traces brunes attestent de la présence de limons.

Argile< 2µ, de couleur beige. 5 à 10% idéalement.

Colloïde minéral électronégatif retenant les éléments nutritifs. Il dispose d’un pouvoir collant sur les minéraux électropositifs. L’argile augmente la réserve en eau.

Il se trouve :

à l’état floculé (ou colloïdal) : les particules sont agglomérées en micro-mottes ou agrégats.
à l’état dispersé dans un sol gorgé. Il perd son rôle de ciment et le sol est bouleversé. Les particules ne sont pas soudées, le sol devient asphyxiant.
Le lessivage se fait lorsque l’argile est dispersé. Les cations ne sont plus tenus par l’argile et sont emmenés en surface ou en profondeur par l’eau.

Le drainage permet d’éviter ce phénomène.

Limons De 2 à 50 µ, de couleur sombre. 15% idéalement.

Électriquement neutres, il permettent la capillarité. Ce sont des éléments “battants” : ils ferment la structure en bloquant la porosité.
Ils sont légers et sont en surface ; lorsqu’ils bouchent la surface, ils forment la “croûte de battance”.
S’il y en a trop, ils augmentent la surface d’évaporation/transpiration du sol par augmentation de la micro-porosité.

Un sol tassé perd et prend plus d’eau qu’un sol aéré. La surface d’un sol aéré est irrégulière, empêchant l’eau de s’évaporer. Tassé, le sol autorise la capillarité jusqu’à la surface et donc l’évaporation.

Sable De 50 µ à 2 mm, de couleur jaune. 40% idéalement.
Il est neutre, crée des espaces macro-poreux et facilite l’évacuation du surplus d’eau.
image001.jpg
Terre Franche :

65% de sable + limons grossiers
15% d’argile + limons fins
10% d’humus
10% de calcaire

Les 3 fractions du sol
fractions.JPG
Il existe dans le sol trois grands groupes de composants que l'on peut distinguer aisément :

1) Une fraction solide qui contient deux parties bien distinctes, des éléments organiques et des éléments minéraux. Les premiers sont l'ensemble de la matière organique morte ou vivante du sol. Celle ci est quantitativement minoritaire par rapport aux éléments minéraux qui représentent la majeure partie de la masse du sol.

2) Une fraction gazeuse : l'atmosphère des sols dont la composition quantitative se distingue de celle de l'air ambiant. L’atmosphère interne composée de 15% d’O2, 80% de N et 0,2 à 3% de CO2. L’atmosphère terrestre est composé de 20% d’O2, 78% de N et 0,03% de CO2. La différence résulte de l’activité du sol.

3) Une fraction liquide C’est la solution du sol assurant la nutrition des végétaux et la migration des sels minéraux. En excès, elle conduit à l’asphyxie et au lessivage. Elle a une action mécanique en fermant les espaces macro-poreux par son poids. L’eau dans le sol provient de l’arrosage, des précipitations, des remontées capillaires, de la submersion et du ruissellement.

Ruissellement : L’eau coule à la surface du sol

La perméabilité :

C’est la pénétration de l’eau dans le sol sous l’effet de la pesanteur. La vitesse d’infiltration = la perméabilité ; elle se mesure en cm/heure. On devrait avoir une perméabilité de 40 cm/h.
Elle limite les pertes d’eau, permet d’augmenter la vitesse d’arrosage (+ d’eau dans un temps + court),augmente la vitesse de réchauffement du sol

On peut modifier la perméabilité en ajoutant du sable, en travaillant le sol, en améliorant sa structure par ajout d’humus qui permet d’augmenter les agrégats en paillant ; la chute d’eau est freinée, réduisant la déstructuration du sol et fractionnant l’apport.

Capillarité : C’est la remontée ou la diffusion de l’eau. L’eau se déplace du milieu le plus humide vers le milieu le plus sec. Elle circule par la micro-porosité. L’évaporation provoque la migration des sels minéraux en surface ; c’est particulièrement visible sur les plantes en pot posées sur une soucoupe remplie d’eau : l’eau migre en surface, entraînant les sels minéraux et produisant un dépôt blanchâtre salin à la surface.

En tassant le sol autour des petites plantes (“bornage”) ou des grandes plantes (“talonnage”) on augmente la capillarité. C’est ce que l’on fait lorsqu’on effectue une plantation ou lorsqu’on roule le gazon après l’avoir semé. On augmente donc l’évaporation (phénomène assimilable à la battance) mais on pallie par l’arrosage.

Par contre, en griffant le sol en surface, on rétablit un espace macro-poreux en surface contre lequel l’évaporation va buter : l’eau se condense et redescend (“Un binage vaut 2 arrosages”). La toile tissée provoque le même effet.

Pouvoirs de rétention d’eau
re.JPG
Sol gorgé ou saturé: L’atmosphère interne est inexistante, les espaces macro et micro-poreux sont occupés.

Sol ressuyé : L’eau est disponible. On parle de Réserve Utile (RU) qui se décompose en :
-Réserve Facilement Utilisable : eau de gravité (“percolation”) - RFU
-Réserve Difficilement Utilisable - RDU
-La quantité d’eau retenue au point de ressuyage = capacité de rétention ou capacité utile (%). C’est le poids d’eau retenue par rapport au poids de terre sèche. 40% est une valeur idéale.
Capacité de rétention (CR) = (Poids humide-Poids sec) / Poids sec

Sol au point de flétrissement permanent : C’est un sol sec, il n’y a pas d’eau. Les fonctions respiratoires des végétaux sont interrompues : l’absorption est arrêtée, les plantes se dessèchent. On est à une pression limite d’absorption de l’eau d’environ 15 bars.

Besoins en eau : les besoins en eau peuvent être estimés mais doivent être modulés en fonction du type de sol ou de substrat et des conditions climatiques, en n’oubliant pas que le vent dessèche autant voire plus qu’une forte température.

Le C.A.H ou le Complexe Argilo-Humique un ensemble minéral et organique composé de l’Argile et de l’Humus. Il est électronégatif.

La partie minérale est composée :

-d’argile ( - )
-de silicate d’alumine ( - )
-d’hydroxyde de Fe et d’Al, colloïdes ( + )

La partie organique est l’humus ( - )

Les 2 parties sont liées entre elles grâce essentiellement aux ponts calciques (++).S’y rajoutent des cations plus faibles : Mn+, Al+, K+. La capacité du CAH à retenir les éléments fertilisants (+ et -) s’appelle le “pouvoir absorbant”. Si les cations sont facilement retenus à la surface du CAH, les anions sont plus facilement lessivables :

Il y a toujours une partie du CAH qui est libre ( ± insaturée) et qui capte les ions hydroxyde H3O+ permettant de connaître le pH du sol. L’autre partie est ± saturée, conférant la basicité au sol.
La Capacité d’Échange des Cations est la capacité du CAH à échanger les sels minéraux. Le CAH donne un pouvoir tampon au sol évitant ainsi des bouleversement brutaux de l’équilibre

Le pH Il varie en fonction de la pédologie du sol et donc de la roche-mère. Un granit provoquera un sol de pH acide car il ne se dégrade quasiment pas : l’humus (MO) ne peut pas se recombiner et le sol est acide. À l’inverse, une roche-mère calcaire se dégrade bien provoquant un pH plus élevé.

Fertilisation et amendement permettent de modifier le pH mais dans des proportions très faibles : de l’ordre de 0,5 point tous les 2 ans. Le pH d’un sol varie un peu en fonction des saisons puisqu’il varie en fonction de l’activité bactérienne de dégradation et de fermentation. La variation ne dépasse pas 0,5 point de pH. Il varie en fonction aussi de la quantité d’argile et d’humus qui fixent les cations. Un lessivage fait par contre chuter le pH. Mais les variations sont faibles car le sol a un pouvoir tampon.

Il n’y a pas de bon pH universel mais chaque type de sol (texture) a son propre “bon” pH : sol argileux : 7 à 8,5 - sol sableux : 5,5 à 7 - terre franche : 6,5 à 7

Les analyses de sols :

Rapport C/N Donne une idée de la décomposition. Plus il y a d’azote, meilleure sera la décomposition par les bactéries qui en ont besoin. Peu de C pour beaucoup de N ou beaucoup de C pour peu de N donne une mauvaise décomposition.

< à 8....................... Activité biologique quasi inexistante
8 à 10.......................Bonne activité biologique. Cas le plus général
11 à 15..................... Faible activité biologique. Peu de décomposition : Lande, TdB
16 à 90.................... Humification ± lente, humus à différents stade : Tourbière
91 à 110................... Substrat riche en lignine (bois, paille) : très peu d’azote.

Le taux de Saturation :

Le taux de saturation correspond à l’“occupation” du CAH par les ions échangeables. La place libre est occupée par les ions H3O+.

< 10%................CAH très libre donc occupé par H3O+ . Sol acide type Tourbière. pH 4
10 à 50%............ Sol acide, assez pauvre type TdB. pH de 4,5 à 6
50 à 80%.............Sol idéal. pH 6 à 7
> 80%..................Sol saturé, calcaire. Salinisation importante. pH > 7

C.E.C. Capacité d’Échange des Cations (s’exprime en milli-équivalents (meq, mE, mé) par kg)
Permet de connaître la “richesse” de la terre en éléments. Plus la CEC est élevée, plus le sol est capable de garder les engrais.

Indice de Battance c'est le caractère d'un sol tendant à se désagréger et à former une croûte en surface sous l'action de la pluie.

< 1,4.................... Non battant
1,4 à 1,6................ Peu battant
1,6 à 1,8................. Battant
> 1,8...................... Très battant

La battance est dûe essentiellement aux limons qui colmatent la structure. Ils bouchent mais ne collent pas. Les limons viennent obstruer les macro-porosités et facilitent la capillarité par les espaces micro-poreux qu’ils forment eux-mêmes. Ainsi, ils favorisent l’évaporation puisque l’eau n’est pas retenue.Pour lutter contre la battance des sols, après un diagnostic affiné (qui nécessite souvent de creuser une fosse pédologique), il convient de reconstituer une couche d'humus suffisante dans le sol.

La Porosité : Bonne entre 30 et 35%, la moyenne se situe à 20%

Les besoins de la Plante

La plante a besoin des composants de l’air et de l’eau (C, O2, H) ainsi que de minéraux puisés dans le sol :

les macro-éléments
-3 éléments majeurs : C, O et H
-3 éléments importants : N, P et K
-3 éléments complémentaires : Ca, Mg et S
- les oligo-éléments.
b1.JPG
b2.JPG
Carences et excès
carences1JPG.JPG
car2.JPG
++
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Quand on voit ce qu’on voit, quand on entend ce qu’on entend et quand on sait ce qu’on sait, je m' dis qu' on a bien raison de penser ce qu’on pense.

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