BULLETIN ENCOD 18

LE BULLETIN D’ENCOD SUR LA POLITIQUE DES DROGUES
EN EUROPE
Numéro 18 juin 2006
DES EXPÉRIENCES QUI DÉPASSENT LES FRONTIÈRES
Dés que les hommes traversent une frontière et entrent en contact avec une réalité se
basant sur les normes et les valeurs qui changent les leurs, ils apprennent á s’ouvrir
l’esprit. Ils apprennent qu’un problème a beaucoup plus de solutions que celle qu’ils
appliquent depuis toujours. Peut-être même qu’ils changent aussi d’attitude. Cela est
aussi valable pour des pays qui souhaitent s’unir. Si les autorités européenne
dialoguaient ouvertement et honnêtement sur leurs différentes approches á l’égard des
drogues, avec un regard sur l’intelligence scientifique et les expériences des citoyens
en question, alors le résultat serait sans doutes positif.
Pour cette raison, la discussion sur le soi-disant narco-tourisme aux Pays-Bas peut
jouer un rôle cruciale sur le développement d’une approche Européenne des drogues.
Au cours des dernières 30 années, des millions d’européens ont visité les Pays-Bas,
principalement du fait que l’on peut se procurer publiquement de petites quantités de
cannabis dans les coffeeshops. Principalement dans les régions frontalières avec
l’Allemagne et la Belgique cela aboutit á une augmentation visible de la demande en
cannabis et la culture privé á petite échelle disparais lentement au profit d’une culture á
grande échelle entre les mains d’organisations criminelles. Entre-temps, selon la police,
des bandes criminelles néerlandaises ont montés des plantations á grande échelle et
des lieux de ventes de drogues dures en Belgique.
Lors de la dernière semaine de mai des rencontres ont eût lieu avec les autorités
belges, françaises et néerlandaises pour discuter de solutions possibles á ce problème.
Des études scientifiques ont été présentés d’oú il ressort que les coffeeshops font
baisser la criminalité et les nuisances et que les opérations policières contre la
production et la distribution de drogues aux Pays-Bas produisent une augmentation de
ce même phénomène en Belgique (le soi disant effet matelas d’eau). De cette manière,
il est évident que la seule chose que l’on réussira á faire grâce á l’éventuelle
collaboration renforcée entre la justice et la police des deux côtés de la frontière, c’est
seulement un déplacement du marché.
« La politique local s’occupe seulement de contrôler les symptômes. Pour obtenir des
réponses, nous avons besoin de lois nationales et internationales », voilá comment
exprima le Maire de Terneuzen Lonink les conclusions importantes de cette réunion.
Mais comment réalise-t-on ces lois internationales ? Si cela tiens á José Manuel
Barrosso, le président de la Commission Européenne, toutes les décisions de justice á
l’avenir se ferons au niveau européen, de façon á les imposer aux pays individuels.
Barrosso présentera son projet, qui est une récupération de la constitution européenne
de l’année dernière lors du prochain sommet européen en juin. Si son projet est
accepté, cela signifie que une politique européenne uniforme sur les drogues sera
élaborée par les fonctionnaires de la Commission Européenne á Bruxelles, discutée au
sein du Parlement Européen et appliquée par la Cour Européenne de Justice.
Honnêtement pour que le projet de Barrosso passe, les 25 états membres doivent être
d’accord pour abandonner leur autonomie en matiére de la justice, et cela ne semble
pas réaliste. Donc pour le moment la Commission Européenne se limitera á un rôle
secondaire. Une position parfaite qui peut concerner le débat ouvert et large avec les
organisations sociales sur la politique future en matière de drogue en Europe. Dans ce
débat, on pouvait lire dans une lettre de la commission envoyé á ENCOD au début du
moi de mai: « la diversité (des acteurs sociaux et des points de vue qu’ils défendent
dans le débat sur les drogues) doit reprendre ses droits. Un dialogue constructif est
seulement faisable si tous les personnes intéressées ont la possibilité de s’exprimer”.
Nous verrons en juin, lorsque la Commission publiera son ‘Papier vert » sur le dialogue
avec les organisations sociales sur le débat des drogues, si les promesses sont tenues.
Dés que l’on commence á écouter dans le processus décisionnel les citoyens concerné
par la loi sur les drogues, on pourra franchir les frontières. A Londres le 24 mai a eut
lieu une audition publique au parlement britannique concernant le cannabis médical, et
les défenseurs d’un changement de la loi formaient une majorité du public. « Des milliers
de gens dans le monde ont témoignés sur les avantages du cannabis comme remède
contre les maladies chroniques », a dit le parlementaire Paul Flynn á l’issue de cette
session. « La loi est nulle. Les juges ont demandés au parlement de revoir le cas ».
Et en Espagne, á la suite de la Global Marijuana March, qui a attiré des milliers de
personnes, la position de la fédération nationale des unions du Cannabis (FAC) est
devenu plus forte. Selon un sondage, 36 % des Espagnols âgés de 18 á 64 serait
aujourd’hui favorable á une régulation du marché du cannabis. Le FAC á proposé au
gouvernement espagnol de garantir que la culture pour usage personnel (même sous
forme de plantation collective pour les membres d’un collectif) ne sera plus poursuivie.
Entre-temps, les frontières de l’endurance humaine sont testées par l’activiste suisse
du chanvre Bernard Rappaz, qui au 22 mai avait atteint sont 70ème jour de grève de la
faim, pour protester la décision de l’enfermer en prison au lieu de le laisser á la maison
pour préparer son jugement (Rappaz est accusé de trafic illicite de cannabis). Ce jourlá
quelques membres d’ENCOD ont décidé de faire une chaine de la grève de la faim
pour soutenir ce pionnier du mouvement activiste suisse, qui a subit beaucoup
d’échecs ces dernières années. Le 24 mai les autorités suisses ont décidé de placer
Rappaz en résidence forcée, ce qui a mis un terme á sa grève.
ENCOD a aussi franchi beaucoup de frontières. Il y a dix ans nous avons surtout
fonctionné comme un comité de soutien pour les paysans de la coca d’Amérique
Latine. Aujourd’hui, nous sommes la seule coalition d’organisations sociales, de
groupes d’action, de réflexion, d’entreprises et de citoyens individuels de l’UE qui
défendent la cause pour en finir avec la guerre aux drogues. Nous n’atteindront
probablement jamais notre but au cours de nos vies, mais la perspective d’y avoir
participé est assez belle.
Par: Joep Oomen

Source ENCOD